2020 : un résultat correct mais… pas grâce à l’équipe municipale !

L’année dernière, la COVID a évidemment perturbé les prévisions financières avec des conséquences sur l’exercice 2020.

Dans son document de présentation du budget 2021, la nouvelle équipe municipale explique qu’en 2020 : « La municipalité a réduit les dépenses courantes de fonctionnement pour assumer les surcoûts liés à la crise sanitaire. »

Naturellement, nous souhaitons approfondir cette affirmation vertueuse pour en vérifier la réalité.

2020 : un bon résultat… faussé !

Lorsque nous avions voté le budget en février 2020 (avant la crise COVID), nous avions estimé un résultat à fin d’année à environ 385 000 €

Or le résultat réel s’est finalement élevé à 490 000 €.

Pourquoi ?  2 raisons principales :

  1. Nous avons appris en juillet que nous avions gagné notre procès contre la société LOCAM, procès que nous menions depuis plusieurs années suite à des « erreurs de gestion » commises sur le mandat précédent (2008-2014) (voir l’article : https://sgmo.info/la-maire-de-saint-germain-defendra-t-elle-les-interets-des-contribuables/ ).
    GAIN EXCEPTIONNEL : environ 66 000 €
  2. Avant de quitter nos fonctions, nous avions sollicité plusieurs aides et subventions auprès de la CAF pour le service ados, pour un dispositif spécifique mis en place pendant la COVID, pour le plan mercredi… Ces dispositifs ont été validés par la CAF.
    GAIN EXCEPTIONNEL : environ 50 000 €

    TOTAL DE CES ELEMENTS EXCEPTIONNELS = environ 116 000 €

Le vrai résultat de la gestion de l’année, en retirant ces éléments exceptionnels, est donc d’environ 374 000 € (nous avions prévu 385 000 €).

Maintenant comment est-on parvenu ce résultat ?

Il y a en gros 2 chapitres de dépenses à regarder : le chapitre 11 (les charges à caractère général) et le chapitre 12 (la masse salariale).

Chapitre 11 – Charges à caractère général

Quand on regarde le chapitre 11, on voit qu’on est passé de 505 000 euros en 2019 à 440 000 euros en 2020 soit 65 000 euros d’économies.

Cela semble donc plutôt satisfaisant puisque les dépenses ont chuté.

Mais en fait, ces réductions de dépenses ne dépendaient pas de l’action de la municipalité mais des conséquences de la Covid qui a tout ralenti, principalement entre mars et mai 2020 quand le confinement était le plus dur.

Des preuves ?

Pendant la COVID…Dépenses en moins ?
Avec les écoles et la cantine fermées, puis un service de cantine limité au strict minimum, on a évidemment acheté moins de repas( – 41 000 €)
Plus de bus à louer pour amener les enfants à des piscines… fermées !( – 3 000 €)
Des bâtiments inutilisés donc moins d’électricité consommée( – 4 000 €)
Des véhicules qui circulent moins, consomment moins d’essence et nécessitent moins d’entretien( – 9 000 €)
Des espaces publics moins entretenus( – 9 000 €)
Moins de courrier envoyé( – 1 000 €)
Moins de fêtes organisées( – 3 000 €)

Il y a plusieurs autres exemples mais rien qu’avec ceux-là, on dépasse les 65 000 € d’économies dues au COVID et non pas à une quelconque action de la municipalité !

Donc lorsque la nouvelle équipe municipale explique dans son document de présentation du budget 2021 qu’en 2020 : « La municipalité a réduit les dépenses courantes de fonctionnement pour assumer les surcoûts liés à la crise sanitaire. », c’est faux.

Ils n’y peuvent rien bien sûr, mais il ne faut pas essayer de nous faire croire le contraire !

Chapitre 12 – Salaires

Quand on regarde le chapitre 12, on voit qu’on est passé de 1 319 K€ en 2019 à 1 429 K€ en 2020 soit 110 000 euros de plus que prévu.

Là, c’est le dérapage. Ce dérapage naturellement, il était attendu. On savait bien qu’avec les nouvelles règles de constitution des groupes d‘enfants à garder au périscolaire, on allait augmenter forcément aussi le nombre d’animateurs encadrants.

Mais quand même, 110 000 € sur 9 mois, c’est beaucoup : de quoi sont-ils constitués ?

Au-delà des animateurs qu’il a fallu provisoirement embaucher pendant cette période de crise sanitaire un peu spéciale, madame Delorme nous a dit lors de ce conseil « assumer » :

  • l’embauche d’une personne supplémentaire au service administratif
  • l’embauche d’un poste et demi supplémentaire lié à la cantine et aux nouveaux bâtiments de l’école à entretenir

Soit 2 postes et demi en tout

Très clairement, ces annonces nous ont stupéfaits : pendant toute la durée de notre mandat, nous avons tout fait pour contenir les recrutements alors que la situation financière de la commune était très difficile.

Bien sûr, nos élus ont dû beaucoup travailler pour compenser ce que les services ne pouvaient pas faire.

Bien sûr, il nous a très souvent fallu trouver des solutions dans la réorganisation du travail.

Bien sûr, nous avons parfois dû faire appel à de la sous-traitance.

Bien sûr, nous avons parfois dû aider nos personnels à se reconvertir à l’intérieur ou à l’extérieur de notre collectivité.

Nous réfutons le besoin d’un personnel administratif : s’il y avait eu un besoin dans ce domaine, nous l’aurions évidemment comblé !

Nous réfutons les motifs avancés d’un surcroît de travail dû à l’accroissement des surfaces à nettoyer : la mécanisation de certaines tâches pénibles permettait d’éviter un recrutement inutile et de faciliter en sus le travail des personnels présents !

Nous réfutons les motifs avancés d’un surcroît de travail important dû au fonctionnement d’une cantine refaite : celle-ci avait été modernisée pour faciliter le travail à fournir !

Recruter est une solution de facilité, de confort, mais notre commune n’en a pas les moyens, sauf à dégrader des comptes qui sont fragiles : nous n’avons cessé de le dire pendant 6 ans !

A peine en poste, la nouvelle municipalité a recruté en 6 mois davantage de personnel supplémentaire que nous ne l’avons fait en 6 ans, ce qui représente environ 80 000 euros par an de dépenses supplémentaires… Effectivement, ils vont devoir l’assumer.